Marie est la Mère de Dieu.
Elle n’est pas seulement la mère de l’homme Jésus, mais bien la mère du Verbe qui s’est incarné en elle. Marie n’a pas créé Dieu, pas plus qu’une mère ou un père ne crée la vie.
Non ! La vie se transmet, la vie passe à travers nous, passe à travers les parents. On la reçoit et on la donne. Pour être la Mère de Dieu, il fallait évidemment que Marie soit pleine de grâce, qu’elle soit, comme l’Église l’a définie beaucoup plus tard, l’Immaculée Conception. Il fallait qu’il n’y ait en elle aucun péché, c’est-à-dire aucun obstacle à la grâce.
Voilà pourquoi Élisabeth a pu s’écrier, au jour de la Visitation et sous la conduite de l’Esprit, — c’est donc comme cela que Dieu la contemple —, que Marie était « bénie entre toutes les femmes ». Elle est la bénie entre toutes les femmes, plus que tout autre femme. Et si l’on peut dire qu’elle est bénie, c’est parce qu’elle est pleine de grâce, qu’il n’y a en elle que la grâce, sans aucune limite posée par le péché. Pleine de grâce et sans péché. Sans péché et pleine de grâce.
Son cœur infiniment pur laisse toute liberté à Dieu. Il peut faire ce qu’Il veut, quand Il veut, comme Il veut ! Joie pour Dieu ! Joie pour Marie !
Si Marie est bénie entre toutes les femmes et pleine de grâce, elle ressemble vraiment à son Fils, dont le prologue de saint Jean, l’Évangile du jour de Noël, nous dit qu’il est « plein de grâce et de vérité ».
Et si chacun de nous peut être béni pour ressembler à Marie, pour ressembler à son Fils, c’est toujours à proportion de la grâce accueillie.
Le moindre degré de grâce est déjà une bénédiction. La plénitude de la grâce, c’est la plénitude de la bénédiction.
Nous, pauvres pécheurs, sommes à la fois bénis et maudits. Bénis par la grâce, maudits par le péché encore vivace en nous, encore présent, pas encore vaincu. L’obstacle à la grâce, l’obstacle à la bénédiction, c’est le péché, quelles que soient sa forme, sa gravité, son intensité et sa fréquence.
Jamais le péché ne peut être béni, encouragé sous une forme ou sous une autre, permis pour une raison ou pour une autre, toléré par complaisance ou faiblesse.
Le signe que la bénédiction de Dieu repose sur nous sera donc notre ardeur à lutter contre le péché, notre ferveur à désirer l’accomplissement de la volonté de Dieu.
Marie est bénie ? Marie est pleine de grâce ? Alors elle ne peut rien dire d’autre que : « Que tout m’advienne selon ta parole ». La volonté de Dieu est sa règle de vie, sa joie, sa sainteté.
Ne désirons pas autre chose ! Nous serons bénis !