L’entrée en juillet a été bousculée par des événements politiques qui sont venus s’inscrire sur son calendrier : la politique est l’art du possible ordonné au bien commun de la Cité, c’est l’honneur des politiciens de s’y employer vertueusement : il a donc fallu penser à autre chose qu’à un repos bien mérité après une année laborieuse. Mais est-ce que cela a échappé à la divine Providence ? Pas du tout. C’est elle qui veille sur tout et nous devrions toujours avoir, au moins en souvenir, la sagesse du philosophe Épictète qui n’était pas chrétien, mais qui n’en était pas loin : "ne demande pas que ce qui t’arrive arrive comme tu veux, mais veuille que les choses arrivent comme elles arrivent et tu seras heureux."

Est-ce que, par exemple, les cigales n’ont pas donné leur accord musical autour de la Saint Jean-Baptiste comme chaque année ? Mais si ! Écoutez comment saint François de Sales parlait d’elles en évoquant la délicate charité paternelle de son patron François d’Assise : « ce saint amoureux donnait à ses religieux le nom de cigales, à raison des louanges qu’ils rendaient à Dieu : les cigales ont leurs poitrines pleines de tuyaux, comme si elles étaient des orgues naturelles, et pour mieux chanter elles ne vivent que de la rosée, laquelle elles ne tirent pas par la bouche, car elles n’en ont point, mais la sucent par une petite languette qu’elles ont au milieu de l’estomac, par laquelle elles jettent aussi tous leurs sons avec tant de bruit qu’elles semblent n’être que voix. Or, l’amant sacré est comme cela, car toutes les facultés de son âme sont autant de tuyaux qu’il a en sa poitrine pour résonner les cantiques et louanges du bien-aimé : sa dévotion est la langue de son cœur par laquelle il reçoit la rosée des perfections divines, et par cette même langue de dévotion il fait toutes ses voix d’oraison, de louange, de cantiques, de psaumes, de bénédiction n’est-ce pas comme s’il eût dit : je suis une cigale mystique ? (traité de l’amour de Dieu liv. 5 ch 8)