Billet spirituel - décembre 2024

Vendredi 20 décembre 2024

Décembre, le temps de l’attente

Après labours et semis, plantations et boutures, décembre marque comme une pause, un temps d’attente, de germination et de croissance cachée, sans soucis des hauts et bas saisonniers.

« Décembre est sous la neige, la récolte se protège. »

« En Décembre froid, le laboureur a foi. » Le temps qu’il fait (Henri Pourrat°

Mais Décembre est avant tout le merveilleux temps liturgique de l’Avent, temps d’une attente bien précise, ponctuée chaque jour par le verset : « Que la terre s’entrouvre et que germe le Sauveur. » (Aperiarur terra et germinet Salvatorem), précédé de : « Cieux, répandez votre rosée et que les nuées fassent pleuvoir le Juste. » (Rorate caeli desuper et nubes pluant justum). » 

L’Avent réveille notre attente du grand mystère de l’Incarnation, la venue du Messie attendu pendant de longs siècles et né dans la pauvreté de Bethléem. À Noël, « Dieu est vraiment devenu l’Emmanuel, le ‘Dieu-avec-nous’. Dans cet Enfant, Il est devenu si proche que nous pouvons Le tutoyer et entretenir avec Lui une relation confidentielle de profonde affection, de la même façon que nous le ferions avec un nouveau-né. En Jésus, Dieu a assumé cette condition pauvre et désarmante, pour nous vaincre par l’Amour et nous conduire à notre véritable identité. » Benoît XVI 23 Décembre 2009

Quelle est cette identité ? L’Évangile nous donne la réponse : « Si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux. » Mt 18, 3

Allons donc à la crèche avec les bergers. « Allons jusqu’à Bethléem. Transeamus usque ad Bethléem. Allons-y comme eux, avec simplicité, humilité et ouverture de cœur. Comme eux, contemplons pleins d’émerveillement et de gratitude, ce mystère d’amour et de lumière. » Benoît XVI 25 Décembre 2009

Et n’oublions pas que Noël est le temps de la joie, une joie intériorisée, dont la Vierge Marie nous donne le modèle et le secret. « Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur. » Lc 2,19

« Yahvé ton Dieu est au milieu de toi, héros sauveur. Il exultera pour toi de joie, Il te renouvellera par son amour. » So 3, 17 Ce verset du prophète Sophonie qui exprime si bien l’Amour sauveur manifesté dans le grand mystère de l’Incarnation, le Pape François le cite dans son encyclique Dilexit nos(§ n°99) sur l’Amour divin et humain du Cœur de Jésus-Christ. Le Sacré-Cœur est en effet la manifestation suprême de l’Amour Rédempteur de Dieu.

Le temps messianique annoncé par le prophète Zacharie se présente comme une source ouverte à Jérusalem. « Ils regarderont tous vers celui qu’ils ont transpercé. En ce jour-là, il y aura une fontaine ouverte à Jérusalem, pour laver péché et souillure. » cf n° 95. Or Jean, au Calvaire, a compris que cette prophétie s’accomplissait et que la source ouverte à Jérusalem était le côté blessé de Jésus-Christ. (cf n° 96). Les paroles de Jésus : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à Moi et qu’il boive. » Jn 7, 37 s’accomplissent désormais dans la fontaine débordante de la Croix. (cf § 97)

Saint François de Sales, à l’époque moderne, nous fait voir dans la contemplation du Cœur du Christ une invitation à la relation personnelle où chaque personne se sent unique devant le Christ. « Dans le Cœur très adorable de notre Maître, tout ardent de l’Amour qu’Il nous porte, nous verrons nos propres noms inscrits. » Par cette image, saint François de Sales veut montrer jusqu’à quel point l’Amour du Christ pour nous est concret et personnel. Cf §115

Ouvrons-nous donc au grand mystère de l’Amour Sauveur de Dieu, et sachons que notre neuvaine au Sacré-Cœur ne manquera pas de porter du fruit. N’oublions pas les valeurs qui caractérisent le monde agricole, en dépit de toutes les difficultés actuelles : amour du travail et de la terre, ainsi qu’une sagesse acquise au cours des aléas météorologiques comme devant ceux des divers événements.

« Le temps, on est forcé de s’en arranger comme il vient, fais avec ce qui t’est donné, puisque tu n’as pas le choix. Ce qu’il y a, il faut le faire ! L’ouvrage commande. Si la vie, si l’expérience vécue enseigne quelque chose, c’est bien celle-ci : impossible de savoir jamais ce que l’événement nous apporte. On ne peut pas savoir. D’un mal, un bien ! Ce qui se présente ce soir à ton désavantage, demain d’une façon que tu n’avais pas imaginée, va tourner à un avantage plus grand. La nature des choses a fait du paysan un homme qui touche le vrai. Cette espèce de dépendance lui donne l’indépendance. » Le temps qu’il fait ( Henri Pourrat)

Armés de cette sagesse paysanne, restaurée, revivifiée par l’Amour Rédempteur du Sauveur, nous pouvons envisager avec confiance le Jubilé des 1 et 2 février.

Les sœurs de l’abbaye Notre-Dame de Miséricorde de Rosans

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