Billet spirituel - Février 2022

Vendredi 18 février 2022

 Vivre la messe 

Nous aimons la messe. Elle fait partie de notre vie. Don de Dieu à son Église, l’Église la célèbre pour que, de générations en générations, les baptisés puissent vivre de Dieu, de sa vie, de son amour.

De tous temps, la liturgie - particulièrement celle de l’Eucharistie - dans nos familles, dans nos communautés, dans l’Église a été un sujet de discussion. Souvent un sujet douloureux. Toujours un lieu de grâces et de joie, elle est parfois l’occasion de grandes souffrances. S’agissant de l’Eucharistie, qui est un sacrifice, la souffrance y est mystérieusement attachée, voire bienvenue, pour mieux la célébrer.

Au-delà des discussions légitimes, accueillons la question qu’un jeune prêtre posait souvent : « Vis-tu ta messe ? La vis-tu intimement ? Si nous vivons bien notre messe, nous sommes hors de danger.  » (Abbé Daniel Joëssel, 1908-1940).

Vivons-nous la messe ?

Y assister, c’est déjà bien… mais peut-être pas suffisant !

Y participer, c’est mieux… mais cela reste assez vague ! De quelle participation s’agit-il ?

Y communier, serait vrai… s’il n’y avait le risque de réduction à la seule communion sacramentelle.

La célébrer ? La chanter ? La prier ? Adorer la présence du Seigneur ? On peut multiplier les verbes… Celui utilisé par l’abbé Joëssel peut sans doute tous les contenir !

Vivre la messe, comme Marie vivait la Passion au pied de la croix. La passion de son Fils était sa propre passion, le sacrifice de son Fils, son sacrifice. Vivre la messe, non pas comme une célébration extérieure, non comme un spectacle liturgique, mais comme la source et le sommet, le sens de notre vie présente, la forme de notre vie chrétienne. Vivre la messe de tout notre être, que ce soit dans une petite église de campagne ou dans une majestueuse cathédrale, à quelques-uns ou en grande foule.

Vivre la messe pour que toute notre vie devienne une offrande à la louange et à la gloire de Dieu. D’ailleurs, l’abbé Joëssel ajoutait en s’adressant à un jeune : « Mais ce qu’il importe, vois-tu, de faire le plus possible et le mieux possible, c’est de prier et de s’offrir. » (Abbé Daniel Joëssel, lettre du 18 novembre 1939).

Prier, évidemment, sans oublier de s’offrir.

« Je vous exhorte donc, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte. » (Rm 12, 1).

S’offrir en sacrifice pour vivre la messe, la vivre intimement.

« Le Fils de Dieu s’est fait homme en prenant un corps et une âme dans le sein de la Vierge, précisément pour ceci : faire de lui-même un parfait sacrifice rédempteur. La religion de l’Incarnation est la religion de la Rédemption par le sacrifice du Christ  ». (Saint Jean-Paul II, Tertio millenio adveniente, § 7.)

Que « poussés par l’Esprit éternel » (He 9, 14) nous puissions toujours nous offrir en sacrifice – et offrir tous les petits sacrifices de nos vies – avec le Christ. Pour ne rien gaspiller de tout ce qui fait la trame de nos vies, nos joies et nos peines, offrons-nous, offrons tout ! La paix et la joie posséderont nos cœurs.

Père Cyril Farwerck

Pour en savoir plus sur l’abbé Joëssel : https://www.abbejo.com

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