
Une foule immense de témoins est invisiblement présente à nos côtés, tout près de cette grotte bénie et devant cette église voulue par la Vierge Marie ;
La foule de tous ceux et de toutes celles qui ont contemplé, vénéré, adoré, la présence réelle de Celui qui s’est donné à nous jusqu’à sa dernière goutte de sang ;
La foule de tous ceux et de toutes celles qui ont passé des heures à L’adorer dans le Très Saint Sacrement de l’autel.
Ce soir, nous ne les voyons pas, mais nous les entendons qui nous disent, à chacun et à chacune d’entre nous :
« Viens, laisse-toi appeler par le Maître !
Il est là ! Il t’appelle (cf. Jn 11, 28) ! Il veut prendre ta vie et l’unir à la sienne.
Laisse-toi saisir par Lui.
Ne regarde plus tes blessures, regarde les siennes.
Ne regarde pas ce qui te sépare encore de Lui et des autres ; regarde l’infinie distance qu’Il a abolie en prenant ta chair, en montant sur la Croix que Lui ont préparée les hommes et en se laissant mettre à mort pour te montrer son amour.
Dans ses blessures, Il te prend ; dans ses blessures, II t’y cache (…), ne te refuse pas à son Amour ! ».
La foule immense de témoins qui s’est laissée saisir par son Amour, c’est la foule des saints du ciel qui ne cessent d’intercéder pour nous. Ils étaient pécheurs et le savaient, mais ils ont accepté de ne pas regarder leurs blessures et de ne plus regarder que les blessures de leur Seigneur, pour y découvrir la gloire de la Croix, pour y découvrir la victoire de la Vie sur la mort. Saint Pierre-Julien Eymard nous dit tout, lorsqu’il s’écrie : « La sainte Eucharistie, c’est Jésus-Christ passé, présent et futur » ( Sermons et instructions paroissiales d’après 1856, 4-2,1. De la méditation).
- Jésus-Christ passé, dans la vérité historique de la soirée au cénacle, où nous ramène toute célébration de la sainte Messe.
- Jésus-Christ présent, parce qu’il nous dit : « Prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps, ceci est mon sang ».
« Ceci EST », au présent, ici et maintenant, comme dans tous les ici et maintenant de l’histoire des hommes.
Présence réelle, présence qui dépasse nos pauvres lèvres, nos pauvres cœurs, nos pauvres pensées.
Présence offerte à nos regards comme ici, ce soir, près de cette grotte où Marie s’est révélée comme l’Immaculée Conception.
L’Eucharistie est aussi Jésus-Christ futur, Jésus-Christ à venir. Lorsque nous contemplons l’Hostie Sainte, son Corps de gloire transfiguré et ressuscité, nous contemplons ce que nous contemplerons dans l’éternité, en y découvrant le monde entier porté par son Créateur à chaque seconde de son histoire. Chaque fois que nous Le mangeons, mais aussi chaque fois que nous Le contemplons, nous L’annonçons, jusqu’à ce qu’Il revienne, « donec veniat ». C’est pourquoi nous Le recevons avec un infini respect.
Certains parmi nous ne peuvent pas ou ne peuvent pas encore Le recevoir dans le Sacrement, mais ils peuvent Le contempler avec foi et amour, et exprimer le désir de pouvoir s’unir à Lui. C’est un désir qui a une grande valeur aux yeux de Dieu. Ceux-ci attendent son retour avec plus d’ardeur ; Ils attendent Jésus-Christ à venir.