Depuis le 21 mars, même si de nombreuses régions étaient encore affectées par des gelées ou par des chutes neige, nous sommes entrés dans le Printemps. La vie qui semblait s’être arrêtée jaillit de toutes parts et des graines semées vont donner de beaux épis, les ceps émondés vont apporter des grappes généreuses.
« Si le grain tombé en terre ne meurt pas, il reste seul » :
Le passage par la croix est un passage obligé : « Il n’y a pas de dimanche sans vendredi » disait le Cardinal Daneels. Notre Pape François le rappelait aux cardinaux, lors de sa première homélie comme successeur de Pierre le lendemain de son élection : « Cet Évangile poursuit avec une situation spéciale. Le même Pierre qui a confessé Jésus- Christ : " Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant" lui dit : " je te suis, mais ne parlons pas de Croix. Cela n’a rien à voir. Je te suis avec d’autres possibilités, sans la Croix ". Quand nous marchons sans la Croix, quand nous édifions sans la Croix, et quand nous confessons le Christ sans Croix, nous ne sommes pas disciples du Seigneur : nous sommes mondains, nous sommes des Évêques, des Prêtres, des Cardinaux, des Papes, mais pas des disciples du Seigneur. »
Comme Pierre, nous voulons bien suivre le Christ mais par d’autres chemins que celui de la Croix. Pourtant la création nous rappelle indéfectiblement qu’ il ne peut pas y avoir de vie sans mort. À la suite du Christ, le chrétien ne peut pas faire l’économie du passage par la croix. C’est ce que confirmait sa Sainteté Benoît XVI en renonçant à sa charge comme " vicaire du christ " : « Je n’abandonne pas la croix, mais je reste d’une façon nouvelle près de Jésus crucifié. »
La croix - cette mort à nous-même - peut paraître écrasante, "insupportable", mais il faut alors entendre le saint Curé d’Ars qui répétait à ceux qui lui demandaient si les contradictions (parfois violentes et toujours blessantes) ne l’avaient jamais ému au point de lui faire perdre de la paix : « La croix ? s’écria-t-il avec une expression céleste, la croix faire perdre la paix ! C’est elle qui a donné la paix au monde ; c’est elle qui doit la porter dans nos cœurs. Toutes nos misères viennent de ce que nous ne l’aimons pas. C’est la crainte des croix qui augmente les croix. Une croix portée simplement, et sans ces retours d’amour propre qui exagèrent les peines, n’est plus une croix. Une souffrance paisible n’est plus une souffrance. Nous nous plaignons de souffrir ! Nous aurions bien plus de raison de nous plaindre de ne pas souffrir, puisque rien ne nous rend plus semblables à Notre-Seigneur que de porter sa croix. Oh ! belle union de l’âme avec Notre-Seigneur Jésus-Christ par l’amour et la vertu de sa croix !… Je ne comprends pas comment un chrétien peut ne pas aimer la croix et la fuir ! N’est-ce pas fuir en même temps Celui qui a bien voulu y être attaché et y mourir pour nous ? »
La croix, c’est l’arbre de vie. La vie a triomphé de la mort, la liberté de l’esclavage du pêché, la lumière des ténèbres. Proclamons notre foi en en la victoire de la Croix.
Ô croix tu règneras !
Ô Croix tu nous sauveras !
Rayonne sur le monde, qui cherche la Vérité
Ô croix source féconde d’Amour et de liberté.
Redonne la vaillance aux pauvres et aux malheureux
C’est toi, notre Espérance, qui nous mèneras vers Dieu.
Laissons nous envahir par la Joie de la Résurrection dont la nature se fait l’interprête en faisant triompher la vie. Il est vivant, Il est Ressuscité !
À toi la Gloire ô Ressuscité,
À toi la victoire pour l’éternité !
Sois dans l’allégresse, peuple du Seigneur,
Et redis sans cesse que Christ est vainqueur !
Il est ma victoire, mon libérateur,
Ma vie et ma gloire, le Christ, mon sauveur !
Fais de nous pour ta gloire un peuple de rois,
Un peuple de prêtres, l’assemblée des saints !
Que tes œuvres sont grandes, Dieu de l’univers,
Ta création te chante, toi seul, tu es saint !
Bénissons le Père, par son Fils Jésus,
Par l’Esprit de lumière, alleluia !