Billet spirituel de décembre 2017

Jeudi 21 décembre 2017

Au fil des saisons liturgiques, l’hiver - Extraits

La liaison à la terre célébrée liturgiquement en cette saison de préparation à l’hiver répond bien au désir du paysan chrétien. Ecoutez ce que l’Église nous fait dire en ce temps de l’Avent : « le Seigneur donnera sa bénédiction et notre terre produira son fruit » (Ps 84). En cette saison, les grands travaux des champs sont terminés : les labours ont souvent été suivis immédiatement des semailles, on a rentré les bêtes dans l’étable et on attend la bénédiction de la pluie ou de la neige, qui est l’engrais du pauvre, avec confiance pour que la terre puisse produire son fruit au bon moment.

Or dans sa liturgie, l’Église assume cette attente de la terre en élevant les cœurs et l’attention vers des réalités plus mystérieuses encore que la germination cachée d’une semence confiée à la terre labourée. Il s’agit maintenant du sein de Notre-Dame qui est une femme bien de chez nous, de notre terre, et elle est la terre non pas labourée car elle est vierge avant l’enfantement, pendant l’enfantement et après l’enfantement, comme l’indiquent sur les icônes byzantines les trois étoiles qui marquent le front, l’épaule et le cœur de Notre-Dame, mais cependant terre bien préparée mystérieusement par le privilège singulier de l’immaculée conception qui est devenu son nom propre comme elle le dira à sainte Bernadette à Lourdes. Et cette terre est fécondée par l’Esprit- Saint ( c’est cela là bénédiction) en attente de la naissance de Notre-Seigneur et Sauveur comme le blé qui va paraître à la surface du sol pour nourrir nos corps. Tandis que le Seigneur, pain de vie qui va naître à Bethléem, « maison du pain » , deviendra nourriture pour nos âmes.

Et en ces jours là, dit encore la liturgie, pour manifester en termes agricoles le bonheur parfait, « les montagnes ruisselleront de douceur et des collines couleront le lait et le miel ». Cette antienne des vêpres de l’Avent est tirée du prophète Amos (9, 13) «  Voici que des jours viennent, - oracle de Yahweh, et le laboureur joindra le moissonneur, et celui qui foule les grappes joindra celui qui répand la semence ; les montagnes dégoutteront de vin nouveau, et toutes les collines ruisselleront ».

Voilà donc le premier message de ce temps liturgique. De même que la terre est préparée et ensemencée pour l’espérance du fruit attendu. De même, une autre terre, vierge celle-là, le sein de Notre-Dame choisi et préparé par Dieu, devient la terre nourricière du fruit de vie. Et parce que nous sommes liés à cette terre qui va nous enfanter son Fils notre Sauveur, cela demande de notre part aussi une préparation, une attente, une remise en état de la terre de notre âme pour recevoir dans les meilleures conditions ce pain de notre âme.

Un moine de Triors

Extrait de la conférence « Au fil des saisons, l’hiver » à paraître dans son intégralité dans le Lien de Noël.

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