Méditation du mois de janvier 2013

La Vierge Marie, perfection féconde
Lundi 7 janvier 2013

Les temps de l’Avent et de Noël nous remettent en mémoire les premiers moments de l’accomplissement du Salut. En nous montrant la geste divine, dans sa magnifique simplicité, ces temps mettent aussi en lumière la Vierge Marie à qui Dieu a voulu donner une place si déterminante.

Au milieu du temps de l’Avent, nous fêtions l’Immaculée Conception de la Vierge Marie.

L’office monastique propose pour cette fête une lecture de Sophrone de Jérusalem qui égrène, comme dans une litanie émerveillée, tout ce qui nous fascine et nous remplit d’action de grâce en la Mère de Dieu. En lisant ce texte, je pensais que la Vierge Marie devait être très impressionnante. L’Evangile ne le note pas, comme il le fait pour le Seigneur : Pierre se prosterne devant lui, les apôtres se mettent à deux pour aller lui parler, il passe au travers d’une foule mal intentionnée, il commande aux éléments et ils se soumettent.

Pour la Sainte Vierge, rien n’est dit : saint Louis-Marie Grignon de Montfort aurait peut-être argumenté que les évangiles voulaient manifester la divinité et l’autorité du Christ et que c’est la raison pour laquelle la mère de Jésus est restée dans l’ombre.
En effet, les quelques passages dans lesquels la Vierge Marie nous est présentée d’une manière plus circonstanciée nous la montrent d’une extrême simplicité, d’une profonde intelligence des situations, mais toujours accessible, réceptive et chaleureusement bienveillante.

Il me semble que la perfection de la Sainte Vierge nous aide à bien comprendre ce qu’est la perfection chrétienne et la manière dont elle se différencie assez radicalement de la perfection humaine.
Je m’explique : dans le monde, la perfection est bien souvent un moyen de pouvoir et de domination. Etre le meilleur donne l’ascendant sur le groupe, D’ailleurs, la réussite est obtenu au terme d’une compétition dans laquelle, par définition, il y a des perdants et quelques gagnants.
La Vierge Marie incarne en plénitude la perfection sans pouvoir ni domination. Marie est comblée de grâce, elle nous dépasse de toutes parts, mais elle est essentiellement mère dans sa perfection même. Tout ce qu’elle est, elle désire le communiquer. Elle met parfaitement en pratique le précepte paulinien : “vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement”. Et comme elle est la plus parfaite des créatures, et même la créature absolument parfaite - la reine des anges” -, elle communique à quiconque le désire ses dons “sans envie”, à l’instar de la Sagesse.

Cette perfection maternelle de la Vierge Marie nous laisse entrevoir que, dans la mesure où nous la recevons comme Mère, nous aurons part à sa plénitude. Parce qu’elle est notre Mère, sa perfection n’est pas écrasante mais attirante, nous pouvons y puiser comme dans notre propre bien. Non seulement elle est attirante, mais elle nous remplit d’espérance : en vivant en présence et en compagnie de la Vierge Marie, elle nous transmet ses dons dans une mystérieuse symbiose. Un peu comme une mère transmet ce qu’elle est au plus profond d’elle-même simplement en vivant avec son enfant.

Lorsque le chemin est difficile et que la fatigue nous gagne, prenons-lui la main ; faisons-la entrer dans notre conseil lorsque des décisions sont à prendre. Gardons dans notre cœur les exemples de sa vie, sa simplicité, sa disponibilité sans faille, son courage et son silence, sa joie et sa grâce, sa douceur et sa bienveillance. Associons-la simplement à tout ce qui fait notre vie de chaque jour et, infailliblement, nous aurons part à sa grâce et à sa beauté, pour sa plus grande joie.

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