Méditation du mois de septembre 2013

par le père Xavier Roquette
Mardi 30 juillet 2013
« Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie,
Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence,
Il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes » ( Ps 125, 5-6 )

« Qui sème dans les larmes » L’harmonie dans laquelle nos premiers parents étaient établis « Dieu vit que cela était bon » est détruite par leur désobéissance. L’harmonie avec la création est rompue. « À force de peine tu tireras du sol subsistance tous les jours de ta vie… à la sueur de ton visage tu mangeras ton pain » (Gn 3,17-19). La pénibilité du travail de la terre provient du fait que l’homme s’est préféré à Dieu et par là même, il a méprisé Dieu : il a fait choix de soi-même contre Dieu, contre les exigences de son état de créature, et dès lors contre son propre bien (CEC n° 338).

« …moissonne dans la joie » Mais Dieu ne peut se satisfaire de voir l’homme perdu. « Tu ne peux m’abandonner au pouvoir de la mort, ni laisser ton ami voir la corruption. Tu m’apprends le chemin de la vie : devant ta face, débordement de joie ! À ta droite éternité de délices » (Ps 15,10-11). Après sa chute, Dieu appelle l’homme et lui annonce de façon mystérieuse la victoire sur le mal et le relèvement de sa chute (Gn 3,15). C’est la première annonce du Messie Rédempteur. Cette réalité si concrètement expérimentée avec le travail de la terre nous invite à une triple attitude du cœur.
- l’action de grâce pour les bienfaits de Dieu. « D’autres (grains) sont tombés sur la bonne terre et ont donné du fruit l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente » (Mt 13,8). Comment ne pas s’émerveiller devant ce magnifique champ de blé, ces vignes qui ploient sous les généreuses grappes de raisins, ces belles vaches ou ces agneaux qui font des cabrioles autour de leur mère ?
- l’humilité. Tout vient de Dieu, tout est pour Dieu. Nous savons trop bien qu’une grêle, une sécheresse, une inondation, une épidémie, tout peut être anéanti en quelques minutes. Ne retombons pas dans la faute d’Adam et Ève en croyant pouvoir prendre la place de Dieu, mais restons confiants dans la main de Dieu.
- la pauvreté. Il y a de l’ivraie dans le champ. Si nous devons tendre vers la sainteté « Vous donc soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5,48), nous savons comme le disait le St Curé d’Ars que « l’homme est un pauvre qui a besoin de tout demander à Dieu ». Par dessus tout, en ces temps d’été, nous faisons l’expérience de la victoire définitivement acquise par le Christ sur la Croix, de la vie sur la mort, de la liberté sur l’esclavage du péché, du Bien sur le mal. La création en est la manifestation.

Nous joignons notre action de grâce à celle de tous les anges en reprenant avec la Vierge Marie son magnificat :

« Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon Esprit en Dieu mon sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le puissant fit pour moi merveilles, Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent ;
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes,
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles
Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides,
Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. »
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