Billet spirituel - Décembre 2021

Jeudi 23 décembre 2021

Jésus est né dans l’humilité d’une étable

C’est le mystère de Noël que nous rappelle le catéchisme de l’Église catholique (CEC n° 525). Nous connaissons l’hymne de Saint Paul :
« Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu,
ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu.
Mais Il s’anéantit, prenant la condition de serviteur.
devenu semblable aux hommes, reconnu homme à son aspect,
Il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort et la mort sur la croix. »
(Ph 2,6-8)

L’incarnation du Fils de Dieu, c’est la Révélation : révélation de Dieu, Dieu est Amour ; et révélation de l’homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Et la première ressemblance à vivre, c’est une attitude d’humilité. C’est ce qui faisait dire au Saint Curé d’Ars : « On demandait à un saint : quelle était la première des vertus ? L ‘humilité, et la seconde ? L’humilité. Et la troisième ? L’humilité… Les commencements d’une grande œuvre doivent être petits. Commencez peu à peu. »

Le Seigneur ne s’est pas contenté de le dire mais, Il l’a vécue. C’est l’abaissement, l’anéantissement du Christ, fondés sur l’Amour de son Père, qui l’ont conduit à naître dans une étable, à fuir en Egypte, à demeurer trente ans dans une vie cachée, à parcourir pendant trois années la Galilée pour proclamer, bien souvent sans être compris, la Bonne Nouvelle, jusqu’à souffrir sa passion et mourir sur la croix, abandonné de tous ses apôtres. Il est allé jusqu’au bout du don : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »

Mais cette obéissance, cette confiance, vont permettre à son Père de manifester son Amour paternel, comme l’exprime la fin de l’hymne aux philippiens : « C’est pourquoi, Dieu l’a exalté et lui a donné le Nom au dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus, tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : Jésus est Seigneur à la gloire de Dieu le Père. » (Ph 2,9-11)

Cette humilité a été soutenue, confortée, partagée par la Vierge Marie, sa mère et notre mère. Le « oui » de l’Annonciation s’est développé par les « oui » de chaque jour avec son lot de joies, de peines, d’épreuves et de consolations. C’est l’abandon dans la promesse : « Je suis la servante du seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole. » (Lc 1, 38) qui l’a conduite jusqu’au pied de la croix. Cette humilité et cette foi en la fidélité de Dieu l’ont unie à son Fils aussi dans son Assomption.

La vocation de paysan, c’est aussi une invitation à entrer dans cette humilité. Elle ne nous écrase pas mais au contraire nous libère de toutes angoisses, pour qu’en y répondant, on puisse accueillir le Don de Dieu qui après avoir crée l’homme et la femme, les bénit et leur dit : « soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la. » (Gn1,23) Le temps hivernal peut ressembler aux années de vie cachée du Christ, et nous savons que la terre n’est pas seulement un support mais une matrice de vie. En nous accordant à l’ordre établi par le Créateur, nous participons au projet de Dieu et la récolte sera abondante.

Les Journées paysannes nous aident à entrer dans cette humilité. Elles-mêmes sont le petit troupeau et si elles sont voulues par Dieu, nous n’avons rien à craindre. Comme l’exprime le Cardinal Sarah : « Il n’y a rien à inventer, ni à transformer. Il s’agit de vivre pleinement ce que le Christ nous demande… Seuls les saints réforment l’Église. »

Les célébrations de noël sont un appel à reprendre conscience de notre mission : retrouver l’âme qui habitait le monde paysan à qui Dieu a confié la création. « Ce trésor, nous le portons dans des vases d’argile. » (2 Co 4,7) Comme l’exprimait Saint Jean-Marie Vianney en parlant de façon imagée de l’humilité : « C’est comme une balance, plus on s’abaisse d’un côté, plus on est élevé de l’autre. » et il ajoutait : « L’homme est un pauvre qui a besoin de tout demander à Dieu. »

La pauvreté de la crèche nous fait réaliser que c’est dans la faiblesse que se manifeste la puissance de Dieu. Que ce temps de Noël nous pousse, dans l’humilité, à accueillir le Don de Dieu. « Jésus, doux et humble de cœur, rendez mon cœur semblable à Vous. »

Père Xavier Roquette

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