Billet spirituel - Janvier 2017

Jeudi 12 janvier 2017

« Ne craignez pas… une bonne nouvelle… une grande joie. »

Quel est le fondement de ces vœux qui semblent bien optimistes en ce début d’année ? « Notre sauveur, mes biens aimés, est né aujourd’hui : réjouissons-nous ! Il n’est pas permis d’être triste lorsqu’on célèbre l’anniversaire de la vie. Celui-ci détruit la crainte d’avoir à mourir, il nous donne la joie de l’éternité promise. » C’est ainsi que s’exprimait dans un sermon pour Noël le pape saint Léon le Grand au 5e siècle.

Et pourtant, c’était une période de grands bouleversements politiques : effondrement de l’Empire romain avec l’installation des Francs, des Wisigoths, des Vandales et des Burgondes. L’Église dans ses débuts était confrontée à la remise en cause du dogme de la double nature, divine et humaine, du Christ : hérésie de l’arianisme et du monophysisme. Au cœur de ces difficultés le pape réussit à dissuader Attila d’aller piller, incendier, détruire la Ville Éternelle et il rassemble le concile de Chalcédoine en 451 où la doctrine catholique fut réaffirmée et l’autorité du pape confirmée.

« Hors de moi vous ne pouvez rien faire (Jn 15,5) … mais tout est possible à Dieu (Mc 10,27) », dira Jésus à ses apôtres. C’est ce qui permet quelques siècles plus tard au pape Jean-Paul II, juste après son élection, de s’adresser au monde en ces termes « n’ayez pas peur d’ouvrir la porte au rédempteur. » Cette invitation restera toujours d’actualité. Comme le rappelle le Catéchisme de l’Église Catholique dans les premières lignes « le désir de Dieu est inscrit dans le cœur de l’homme, car l’homme est créé par Dieu et pour Dieu. » C’est la bonne nouvelle qui nous conduit à une grande joie.

Paysans, en contact direct avec la création et Celui qui en est l’auteur vous avez la mission de nous rappeler qu’il faut « remettre Dieu au centre » comme nous y invite le Cardinal Sarah. Il le faisait en parlant de la liturgie dont il est le préfet de la congrégation. Mais on peut élargir la recommandation à toutes les dimensions de notre existence. Par votre profession vous en faîtes l’expérience quotidienne. C’est une grâce même au cœur des difficultés auxquelles vous êtes confrontés. L’agriculteur est l’âme de notre pays qui nous aide à remettre chaque chose à sa juste place.

« L’Espérance chrétienne n’est pas simplement un désir, un vœu, ce n’est jamais de l’optimisme. Pour un chrétien, l’Espérance est attente fervente, passionnée de l’accomplissement […] du mystère de l’amour de Dieu dans lequel nous renaissons et dans lequel nous vivons déjà » nous le rappelait le pape François (Catéchèse du 15 octobre 2014).

« Ne craignez pas… » en gardant Dieu au centre de notre vie l’année sera belle et sainte pour nous et par rayonnement pour le monde.

Père Xavier Roquette

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