Méditation du mois de mai 2013

par le Père Eric Rebuffel, prêtre-maraîcher, diocèse de Fréjus-Toulon (83)
Mercredi 1er mai 2013

Je suis le cep, vous êtes les sarments

Depuis quelques semaines, la nature ne cesse d’exploser en de nombreux bourgeons, de nombreuses fleurs, des feuilles et bientôt des fruits apparaîtront. Et tout cela sur des arbres qui jusque-là semblaient morts. L’espérance renaît ! Quelle force de la nature se donne à contempler ! Quelle force intérieure qui jaillit ! La vie renaît ! Et en même temps quelle fragilité ! Le moindre coup de froid , ou l’excès de pluie ou de vent ou la grêle peut venir tout casser et mettre à mal cette nature naissante.

En cela et dans beaucoup d’autres domaines, la nature est bien le miroir de notre vie. Nous la travaillons, mais elle nous dépasse ; nous ne pouvons pas la maîtriser. La vie qui jaillit en nous ne vient pas de nous ; la vie est un don. Et comme pour la nature, nous ressentons une force incommensurable et à la fois une grande fragilité. La moindre contrariété, le moindre échec peut mettre à mal toute l’énergie qui jaillissait de nous-mêmes.

Celui qui travaille la terre et prend le temps de la contempler est à l’école de la vie. C’est une véritable école de foi et d’espérance, car face à la nature il est comme en face de lui-même.

Oui fragile et forte à la fois, la nature a une immense capacité à se récupérer. On peut la tailler, la replanter, la marqueter, la greffer . Rien n’est jamais perdu. Et souvent même un plant qui a eu la vie dure, à la fin du compte est plus fort et plus vigoureux que ceux qui ont grandi rapidement dans la facilité. Là encore mystère de la vie qui nous dépasse !

Ce miroir de la vie qu’est pour nous la nature est éclairé par le Christ, Lui le jeune rameau qui a poussé sur la vieille souche de Jessé. Lui qui est venu faire toutes choses nouvelles. Lui qui dans son Incarnation et dans le Mystère Pascal est venu se « planter » au plus profond de notre humanité pour la sauver de l’intérieur ; Lui qui nous révèle qu’il est le cep et que nous sommes les sarments et que c’est en restant attaché à Lui que nous aurons la vie. Ce cep qui était mort et qui est ressuscité et qui maintenant étend ses sarments de par le monde entier ! Ce cep d’où jaillit une vie que rien ne peut arrêter !

Elle est là la source de notre vie, la source de notre foi, la source de notre espérance ! Et plus encore (et là les arbres ne nous le disent pas) la source de notre amour ! Car tout cela trouve sa raison d’être dans l’immense amour que Dieu a pour nous ! Un amour gratuit qui n’attend rien en retour. Un amour que Dieu donne, un amour dans lequel Il se donne !!!

O Christ nous voici devant Toi
Avec nos joies et nos peines,
Avec notre foi et nos doutes
Avec tous ceux qui nous aiment, mais aussi notre solitude
Avec notre espérance et notre désespoir
Accueille notre prière ;
Accueille notre vie et notre labeur.
Tu es le Cep
Nous sommes les sarments,
Donne-nous de rester toujours ancré en Toi.
Que Ta vie soit en nous
Que ton amour soit sur nous
En ce lundi soir où nous nous tournons vers toi ,
en communion avec tous ceux qui travaillent la terre,
fatigués par le travail de ce jour,
mais heureux d’avoir œuvré avec Toi et pour Toi
nous te demandons de venir féconder
le travail des paysans du monde
Toi qui, par eux, nourris tous les peuples de la terre.
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