Billet spirituel - juillet 2016

Vendredi 9 septembre 2016

« Sauvés par le Très Précieux Sang »

Tout le mois de Juillet est gouverné par son premier jour que la piété chrétienne a consacré à la méditation du Très Précieux Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ : « le sang du Christ, prix de notre rachat, gage de salut et de vie éternelle » comme le rappelait saint Jean XXIII (lettre apost. Inde in primis , 1960).

Bien sûr, l’Eglise a pu réunir dans une seule solennité le souvenir du Sang du Christ à celui de son Corps : c’est ainsi que le Bienheureux Pape Paul VI a désigné la « Fête-Dieu » sous le vocable précisément du « Très Saint Corps et Sang du Christ ».

Bien sûr aussi, lorsque nous communions, habituellement sous la seule « espèce » (ou apparence) du pain, nous communions immédiatement au Corps du Christ vraiment , réellement et substantiellement présent dans l’hostie, mais parce que le Christ est ressuscité et qu’il ne meurt plus, nous recevons indissociablement, le Corps, le Sang, l’âme et la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ éternellement vivant.

L’ange de Fatima le rappelait d’ailleurs dans la prière enseignée aux enfants lors de sa troisième apparition, il y aura un siècle en Octobre prochain :

« Très sainte Trinité, Père, Fils, Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre le très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus Christ, présent dans tous les tabernacles de la Terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences dont Lui-même est offensé. Et, par les mérites infinis de son Très Saint Cœur et du Cœur immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ».

Il reste que la piété populaire s’est complue, selon les divers mouvements de spiritualité que l’Esprit Saint a suscités dans l’histoire, à contempler et à adorer la très sainte humanité de Jésus assumée dans le sein de la Vierge Marie et unie hypostatiquement à la Personne divine du Verbe, et en particulier son Très Précieux Sang précisément parce que c’est le sang du Verbe qui s’est fait chair pour notre salut.

De là sont nées, à travers le monde d’innombrables congrégations et associations du Précieux Sang, chacune ayant le souci premier de recueillir le sang de Jésus répandu pour en faire bénéficier les âmes.

Souvenons-nous du témoignage de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus rapporté au ch VI de Histoire d’une âme :

« A Rome, dans l’église Sainte-Croix de Jérusalem, nous vénérâmes plusieurs fragments de la vraie Croix, deux épines et l’un des clous sacrés. Afin de les considérer à mon aise, je fis en sorte de rester la dernière ; et comme le religieux chargé de ces précieux trésors s’apprêtait à les remettre sur l’autel, je lui demandai si je pouvais y toucher. Il me répondit affirmativement, paraissant douter que j’y réussisse ; je passai alors mon petit doigt dans une ouverture du reliquaire, et pus toucher ainsi au clou précieux qui fut baigné du sang de Jésus. On le voit, j’agissais avec lui comme une enfant qui se croit tout permis et regarde les trésors de son père comme les siens. »

De même, pendant sa dernière maladie, on lui montra le calice d’un jeune prêtre qui venait de dire sa première messe, elle regarda l’intérieur du vase sacré, et nous dit : « J’aimais à me refléter ainsi dans les calices quand j’étais sacristine. Je pensais qu’ensuite le sang de Jésus tomberait là où mon visage s’était reproduit et purifierait mois âme. »

Ou encore deux mois avant sa mort, le 1er août 1897, elle rapporte à sa soeur l’impression de grâces ressenties autrefois à la vue d’une image de Notre Seigneur crucifié dont il est question dans sa vie, à l’époque de son adolescence « Si vous saviez, ma mère, me dit-elle, de quelle ferveur je fus embrasée en regardant cette image ! Je me disais en voyant le sang de Jésus se répandre inutilement sur la terre : Non, je ne veux pas laisser perdre ce sang précieux, je passerai ma vie à le recueillir pour les âmes ».

Autre témoignage rappelé par saint Jean-Paul II en recevant le 14 septembre 2001 les Missionnaires du Très Précieux Sang :

« lorsque saint Gaspard del Bufalo fonda votre Congrégation en 1815, mon prédécesseur, le Pape Pie VII, lui demanda d’aller là où personne n’était allé et d’entreprendre des missions qui semblaient peu prometteuses. Par exemple, on lui demanda d’envoyer des missionnaires évangéliser les bandits qui, à cette époque, semaient la terreur dans la région située entre Rome et Naples. Certains que la requête du Pape était le commandement du Christ, votre Fondateur n’hésita pas à obéir. Jetant ses filets dans les eaux profondes et dangereuses, il fit une pêche surprenante ».

Conclusion :« je vais au Sang », disait sainte Catherine de Sienne quand elle allait à la Messe : faisons comme elle et rejoignons à travers lui tous nos frères sauvés comme nous par le même Sang.

Un moine de l’Abbaye Notre-Dame de Triors

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