Billet spirituel - Octobre 2018

Mardi 16 octobre 2018

Honore le Seigneur

« Honore le Seigneur Dieu de tes biens et des prémices de tout ton revenu : alors tes greniers regorgeront de blé et tes cuves déborderont de vin nouveau » Pr3,9-10

Cette parole de l’Ecriture a l’apparence d’être en forte contradiction avec ce que vit actuellement l’homme de la terre qui a tout juste achevé ses récoltes et qui peinent à pouvoir remettre la semence en terre car la sécheresse a rendu celle ci dur comme pierre. Les greniers vont-ils regorger de blé pour la nouvelle récolte ?

Le paysan apprend à connaitre sa terre, à l’aimer pour lui faire porter tout son fruit. Il apprend aussi, avec beaucoup de patience et de temps, à faire porter du fruit même à une terre capricieuse et ingrate. Il apprend à l’apprivoiser un peu comme le Petit Prince de Saint Exupéry apprivoise le petit renard. Mais ce qu’il ne maitrise et n’apprivoise pas du tout c’est bien la pluie et le soleil. Cette pluie aujourd’hui il doit l’attendre du ciel et donc de son Créateur.

Ô homme de la terre le Seigneur t’a fait prémice de sa création et il t’invite jour après jour à coopérer avec Lui pour que cette terre porte tout son fruit. Mais alors pourquoi le Ciel s’est il fermé comme au temps d’Elie le prophète ? A-t-il oublié sa promesse ?

Et le Seigneur répond « honore-moi de tes biens et des prémices de tout ton revenu ». C’est un appel à une grande radicalité dans un monde qui ne l’est plus en ce qui concerne les choses de Dieu : c’est un peuple à « la nuque raide », c’est-à-dire qui n’adore plus son Créateur.

Honorer le Seigneur et maître de la création par l’offrande de ses biens et des prémices de son revenu veut dire avoir cette confiance de plus en plus absolu que Dieu est Dieu au-delà des contradictions rencontrées (sécheresse avec perte de récoltes, faible revenu, silence de Dieu…) alors que l’homme de plus en plus coupé de la terre et de la création attend de moins en moins de Dieu, en ne misant de plus en plus que sur son propre génie. L’homme est dans cette folie meurtrière de vouloir se faire Dieu.

Jésus nous dit que « le Père cherche des adorateurs en esprit et en vérité » Jn4,23, c’est-à-dire des êtres capables de lui faire confiance jusqu’à lui offrir leur vie comme la veuve de Sarepta qui va offrir à Elie sa dernière ration de farine et donc mise sa vie. Cette femme a eu confiance en Dieu qui parlait à travers ce prophète et le miracle se réalise : «  Jarre de farine ne s’épuisera, cruche d’huile ne se videra jusqu’au jour où le Seigneur Dieu enverra la pluie sur la face de la terre  » 1R17,14

L’attitude de confiance de plus en plus forte que réclame Dieu aux paysans n’est elle pas la réponse pour sortir de son impasse l’homme d’aujourd’hui ? C’est le levier dont se servirait Dieu pour toucher les cœurs les plus endurcis.

Demandons, par l’intercession de la Vierge Marie, cette grâce de la confiance et de l’abandon radical entre les mains de notre Père du Ciel qui fait pleuvoir sur les bons et sur les méchants. A Pellevoisin, elle nous dit « Calme, courage et confiance. »

Frère Eric

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