Billet spirituel - Avril 2017

Dimanche 9 avril 2017

Je suis le chemin, la vérité et la vie

Alexandre Soljenitsyne citait le mot d’une vieille femme russe, du temps du communisme soviétique installé en 1917 : «  Ils ont oublié Dieu, tout vient de là ». Tout, c’est-à-dire les malheurs alors infligés à la population. L’oubli ou le rejet de Dieu se traduit par un désordre social dont l’être humain est victime. Sans Dieu, l’homme devient un loup pour son semblable. « Là où Dieu n’est pas, c’est là que l’enfer surgit, et l’enfer persiste simplement de par l’absence de Dieu » disait le cardinal Joseph Ratzinger à Notre-Dame de Paris en 1998. Mais Dieu n’oublie pas ses enfants : Il a tant aimé le monde qu’Il lui a donné son Fils. Ce Fils, devenu homme dans le sein de la Vierge Marie et sauvegardé, enfant, par saint Joseph, a pris sur lui, au temps de sa Passion, nos misères, nos souffrances et notre mort pour nous obtenir, avec le pardon de nos offenses, la Vie. « Dans ses plaies se trouve la guérison pour nous ». Le Sauveur, c’est Dieu avec nous. Il importe aux chrétiens que nous sommes de marcher avec le Christ dans la voie des commandements de Dieu : c’est un chemin de vie et de paix sociale.
Tout se tient dans le Décalogue, dont Jésus a dit qu’il était venu non pas l’abolir, mais l’accomplir. En effet, si, selon les trois premiers commandements, Dieu est reconnu, les parents et l’autorité le seront aussi, comme le demande le quatrième commandement ; l’homme respectera la vie, objet du cinquième commandement, l’amour, objet des sixième et neuvième commandements, l’avoir d’autrui garanti par les septième et dixième commandements, et enfin la vérité protégée par le huitième commandement.
En revanche, si Dieu est rejeté ou méconnu, l’autorité parentale est contestée, la vie innocente du plus faible est atteinte, l’amour fidèle est détruit, le mensonge gangrène la vie sociale et couvre le vol. Si le Créateur est rejeté, l’ordre de la création l’est aussi : l’individu veut s’affranchir de la nature qu’il a reçue et de la règle des créatures qui l’entourent, alors que « le milieu naturel n’est pas seulement un matériau dont nous pouvons disposer à notre guise, mais c’est l’œuvre admirable du Créateur, portant en soi une ‘grammaire’ qui indique une finalité et des critères pour qu’il soit utilisé avec sagesse et non pas exploité de manière arbitraire » Caritas In Veritate 48.
Il y a cent ans, la Vierge Marie apparaissait à Fatima, prédisant combien le mariage et la famille seraient attaqués. Il importe alors de se rappeler comment, en défendant l’adultère et l’impureté, le sixième et le neuvième commandement protègent l’amour des époux. De l’amour ainsi garanti jaillit la vie transmise par l’homme et la femme. Vie et amour viennent du Créateur infiniment bon et sage. La famille, sanctuaire de la vie, cellule de base de la société, joue un rôle fondamental pour le bien et l’épanouissement de ses membres, de la naissance à la mort. En elle, chacun est reconnu, respecté et honoré parce qu’il est une personne, et, si l’un a davantage de besoins, l’attention et les soins qui lui sont portés se font plus intenses. Donnons à Dieu toute sa place dans la famille, car « là où est Dieu, c’est le ciel ; là, la vie, même au prix des misères de notre existence, devient claire » disait encore le cardinal Ratzinger.

1. Un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement.
2. Son saint nom tu respecteras, fuyant blasphème et faux serment.
3. Le jour du Seigneur tu garderas, en servant Dieu dévotement.
4. Honore ton père et ta mère.
5. Tu ne tueras pas.
6. Tu ne commettras pas d’adultère.
7. Tu ne voleras pas.
8. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
9. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain.
10. Tu ne désireras rien de ce qui est à ton prochain.

Père Victor Mac Auliffe, Oblat de Saint-Vincent de Paul

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